Depuis les bancs de l'école, j'voulais être un bonhomme.
Sans avoir les galères qu'avait en tête un bonhomme.
Marre d'la morale, marre d'être repris.
Mais merde j'pensais quand est-ce que je serai maître de ma vie.
J'ai vu ma mêre ramer, j'l'ai vu trimer, sans l'exemple d'un père elle m'a élevé puis je me suis fait.
La rue et ses morsures, trahisons et coups durs.
C'est fou ce qu'un bonhomme a dans le coeur comme point de suture.
Vient le temps des petites amies, vient celui des ruptures, la puberté, toutes ces conneries, un passage hyper dur.
Les merdes perdurent, t'y perd sûr, à faire le mur, vols et injures rassurent, croyant être mûr.
Peu à peu les repères s'effacent comme des ratures, laissant place au conflit intérieur, autocensure.
T'es plus assisté, faut t'bouger, manger, t'abriter, le quotidien d'un bonhomme commence avec ces trois "é".
Refrain :
Petit, on peste après le temps, on souhaiterait être un bonhomme,
Bonhomme, on s'remémore le tout, on souhaiterait être un môme.
Le temps glisse, les yeux plissent, l'expérience est la somme, l'enfant devient homme, une fois mûre un bonhomme.
Souvent j'cogite au temps tué sur les bancs de l'école, ambition zéro, Made in timal, peu d'idôles.
"Trouve toi un hobby !" M'avait dit ce prof, j'en rigole.
Des années après j'ai ces quatres mots pour boussole.
Inconscient du gachis, on flambe comme le pétrôle, d'autres picolent, d'autres s'affolent.
Le quotidien d'un bonhomme ramène aux négligences passées, on frime devant les potes mais regrette les points enlevés.
Les dés sont jetés, les voix tracées, sur le tableau d'la vie j'ai vu nombre s'effacer, d'autres s'enliser, certains lutter, les forts morfler, les faibles écrasés.
Tout ça c'est bonhomme, une vie d'hématome.
L'esprit rarement en paix même au home sweet home.
La voiture, la femme, les enfants et le chrome, c'est tout ce qui trotte dans la tête d'un bonhomme qui chôme.
(Refrain)
Vient le moment de donner la vie, d'une femme on construit, que tu viennes d'un coin aisé ou même de la té-ci.
Assumer, mettre à gauche, le futur à l'esprit, sont les soucis du bonhomme rangé ou bandit.
Les parents vieillissent et leurs départ s'esquisse, les yeux s'plissent, le temps glisse, les regrets s'immiscent.
Tatoué d'expérience, mosaïque de bien et de vice, le bonhomme prie pour une descendance épargnée d'ibliss.
Viens le temps de passer le témoin à la fille ou au fils,
on essaie d'mettre en garde car on a la notice.
C'est un monde d'homme, l'a dit James brown, le destin a ses caprices et le score est au bout d'piste.